LA MORT DU JULIEN LE BLANT

En début d’année 1936, la santé du vieux peintre devient de plus en plus chancelante et il est hospitalisé du 3 au 6 janvier 1936. Sa femme écrit à François Guiguet:

Tous ces temps-ci j’ai été tellement bouleversée que je n’ai pas eu le courage d’écrire. Mon mari est entré à la clinique vendredi et samedi on lui a fait une ponction. Il a été très courageux. Il n’a pas voulu qu’on l’endorme. Tout s’est admirablement passé. Nous sommes entrés à la maison hier lundi et aujourd’hui je devais changer le pansement, il n’y avait rien, de plus le trou s’est fermé. Il n’a pas eu un seul jour de la température, c’est vous dire, mon Cher Ami, combien je suis heureuse de ce résultat. Il peut reprendre sa vie à la condition de ne pas se fatiguer. » (Paris 8 janvier 1936)

« Mon Cher Ami,

Julien Le Blant meurt le vendredi 28 février à 11 heures, à son domicile Avenue Duquesne 13 à Paris.

Lieu de décès. Av. Duquesne 13 à Paris.
Acte de décès de Julien Le Blant

Le lundi 2 mars, la messe de sépulture a lieu en l’église St-Pierre du Gros-Caillou (92 rue St-Dominique)

Son inhumation a lieu au cimetière de Montmartre dans une sépulture sise 8 avenue du tunnel – 25ème division – 8ème ligne. Sur sa tombe figure cette plaque de marbre

Julien Le Blant ne repose pas au côté de sa mère, mais avec son grand-père Pierre-André Le Blant et son arrière-grand-mère Sabine Bourdot (ou Bourdon) veuve d’Edme François Le Blant (1765-1841). Le tombeau de famille a été édifié en 1856 et est aujourd’hui à l’abandon. La ville de Paris l’a exproprié et il sera vraisemblablement détruit.

Tombe du peintre
Registre du cimetière de Montmarte

Après la mort de Julien, Marie Le Blant avait envoyé cette lettre à leur ami le peintre Guiguet :

« Mon Cher Ami,

Jamais je ne saurai vous en vouloir, je sais trop combien vous êtes triste de la mort de mon pauvre Julien, car vous l’aimiez comme un frère, il vous le rendait. Il vous admirait en tout, il aimait chez vous votre art et l’ami délicieux que vous êtes. Je tiens à vous dire que je partage absolument ses sentiments. Quand vous viendrez à Paris je serai heureuse de vous revoir et de causer de ce Cher Ami. Il est mort dans mes bras ; sa dernière parole a été pour me dire « Ma petite Marie chérie ». Le docteur était près de moi et a tout fait, mais le cœur a flanché. Je lui ai fait un enterrement simple comme lui, j’ai voulu que cette cérémonie soit pour lui et non pour le public. Vous comprenez cher Ami mon sentiment. Il a eu beaucoup d’amis, et ceux qui n’ont pas pu venir l’ont suivi par la pensée jusqu’à sa dernière demeure. Lui qui aimait tant la lumière !!! il a eu un soleil si beau que j’étais heureuse pour lui.

Mon Cher Ami ; maintenant c’est fini, je vivrai de souvenirs et rien ne sera plus doux que de revoir des amis comme vous, qui ont aimé le grand Artiste si simple, et l’ami si bon, si droit et si captivant.

Recevez, Mon Cher Ami avec tous mes remerciements, mon affection la plus amicale. »

(Marie Le Blant – Paris, mars 1936)

Après la mort de son mari, Marie Le Blant retourne dans sa région natale du Sud-Ouest. Elle s’éteint à l’âge de 84 ans, à Bayonne le 18 décembre 1960.

Faire-part de décès.