EDOUARD DETAILLE

Une référence dans la peinture d’histoire.

Jean Baptiste Édouard Detaille, est né le 5 octobre 1848, au 7 rue de Choiseul à Paris 2e.

Issu d’une famille proche des milieux militaires – son grand-père était intendant de la Grande Armée, sa grand-tante avait épousé l’amiral Villeneuve – Édouard Detaille voulait être peintre et étudier avec Alexandre Cabanel. En définitive, il fut formé dans l’atelier de Meissonier, qui lui fournit le sujet de la première toile qu’il exposa en 1867. Mais dès l’année suivante, il exposait un tableau militaire de son temps, La halte des tambours. Cette œuvre marqua le début d’une longue et brillante carrière de peintre d’histoire, avec une prédilection pour les scènes militaires.

Lorsqu’éclata la guerre de 1870, Detaille s’engagea au 8e bataillon d’infanterie mobile et, en novembre 1870, se trouva attaché à l’état-major du général Ducrot et participa aux combats aux environs de Paris. Il put observer les régiments dans le feu de l’action sur la Marne. Cette expérience devait le marquer profondément et inspirer certaines de ses meilleures toiles comme Salut aux Blessés (1877), La défense de Champigny (1879), Le soir de Rezonville. Avec Alphonse de Neuville, il produisit deux grands panoramas des batailles de Champigny et de Rezonville. En 1872, il dut retirer du Salon deux scènes de batailles qui auraient pu offenser l’Allemagne.

Désormais célèbre, il voyagea en Europe entre 1879 et 1884, visitant également la Tunisie avec les troupes expéditionnaires françaises. En Angleterre, il peignit une revue des troupes britanniques par le Prince de Galles et une scène montrant les Scotts Guards à Hyde Park. Mais il approfondit surtout sa connaissance de l’armée française et exécuta les 390 dessins et aquarelles de Types et uniformes de l’Armée française de Jules Richard.

Dans les années 1890, Detaille peignit de plus en plus de toiles inspirées de l’épopée napoléonienne, en particulier des scènes de bataille et des charges de cavalerie. Il utilisait des uniformes et des accessoires d’époque pour parfaire l’exactitude de ses tableaux.

De 1902 à 1905 il peint le triptyque dans l’abside du Panthéon de Paris : Vers la gloire que l’on a qualifié d’hymne pictural à la République. Membre de l’Institut et président de salon, Il fut élu membre de l’Académie des beaux-Arts en 1892, président de la Société des artistes français en 1895 et contribua à la création du Musée de l’armée à Paris.

La peinture de Detaille se rattache au réalisme et au naturalisme. Detaille peignait lentement et de manière méthodique, de façon à produire des oeuvres aussi réalistes et précises que possible.

Sa nièce épousa Charles Otzenberger qui se fit appeler alors Otzenberger-Detaille. En 1911, ce dernier s’associa avec un certain Jean-Joseph Moser (se faisant appeler Jean, baron de Moser de Veiga), qui avait créé une association loi 1901 appelée Ordre Militaire et hospitalier de Saint-Lazare et Jérusalem. Otzenberger lui succéda comme « grand maître » de l' »Ordre ». Édouard Detaille fut nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1872, Officier en 1881 et Commandeur en 1897.

Edouard Detaille a souvent exposé en compagnie de Julien Le Blant. Tous deux ont aussi été témoins de mariage de leur maître et ami, le célèbre peintre militaire Alphonse de Neuville.

En janvier 1895, Julien Le Blant et Edouard Detaille sont mandatés avec comme experts dans un litige portant sur l’authenticité d’une œuvre d’Alphonse de Neuville, mise en vente dans une galerie parisienne. Madame de Neuville a aperçu cette œuvre dans la vitrine d’un galeriste et s’est opposée à sa mise en vente. Detaille et Le Blant lui ont donné raison.

« Le tableau l’Attaque du village n’est pas d’Alphonse de Neuville et ne peut en aucune façon lui être attribué. Il a constaté que la manière du peintre était tellement particulière qu’on ne pouvait avoir aucun doute et ces constations ont été confirmées par les déclarations non moins formelles de M. Edouard Detaille, qui a été l’ami et collaborateur du grand peintre et par suite le meilleur juge en cette matière. » (Gazette des ventes 1895.)

Edouard Detaille meurt à Paris le 23 décembre 1912.