UN PÈRE ÉPIGRAPHISTE

Edmond-Frédéric Le Blant, père de Julien, est né à Paris en 1818. Après avoir passé, par l’École de droit, il entre au ministère des finances, mais un voyage à Rome éveille chez lui la passion de l’archéologie ; il devient un rénovateur et surtout le fondateur de l’épigraphie chrétienne. Il doit sa vocation d’archéologue à Giambattista De Rossi qu’il rencontre à Rome en 1847. Dès 1848 il décide d’appliquer la méthode de De Rossi et entreprend l’inventaire systématique des inscriptions des premiers temps du christianisme en Gaule. La première étude qu’il publie en 1852 sur ce thème débouche sur son œuvre capitale : les deux tomes (respectivement en 1856 et 1865) de ses Inscriptions chrétiennes de la Gaule antérieures au VIIe siècle, suivis d’un supplément en 1892. Parallèlement à ce recueil, paraissent des ouvrages méthodologiques : en 1868, le Manuel d’épigraphie chrétienne d’après les marbres de Gaule (qui est une refonte de la préface du deuxième tome du recueil) ; en 1890, l’Epigraphie chrétienne en Gaule et dans l’Afrique chrétienne (qui contrairement à ce que laisse entendre le titre est presque exclusivement consacré à la Gaule). L’ensemble de ses travaux d’épigraphie constitue un apport décisif pour l’histoire des origines du christianisme en Gaule : aussi bien sur la chronologie de son implantation que sur les institutions, les mœurs et les pratiques de la Gaule chrétienne. Edmond Le Blant contribue à asseoir l’histoire des origines du christianisme sur des bases véritablement scientifiques .

Directeur de l’Ecole française de Rome

En novembre 1867, Edmond Le Blant, est élu membre de l’académie des inscriptions et belles-lettres puis il dirige l’Ecole française de Rome de 1883 à 1889. Edmond décède le 5 juillet 1897 à Paris, et est inhumé à Luzarches (Seine et Oise) dans la patrie de sa seconde épouse qui va s’éteindre le 15 décembre 1899. Une rue de la ville éternelle porte aujourd’hui son nom.

« Ses premières études semblaient peu le disposer aux sujets auxquels il devait consacrer son existence. Après avoir passé, en effet, par l’École de droit, il était entré au ministère des finances, lorsqu’un voyage à Rome éveilla chez lui la passion de l’archéologie ; il y fut un rénovateur et un maître, pour ne pas dire qu’il fut chez nous le fondateur de l’épigraphie chrétienne.

A l’étude des inscriptions chrétiennes trouvées dans les Gaules, il joignit bientôt celle des sarcophages des troisième, quatrième et cinquième siècles, déterminant, avec une sagacité ingénieuse et un grand sens critique, la signification et le symbolisme des sujets qui les décorent. Les profondes et savantes études dans lesquelles Giambattista De Rossi fut le maître et l’initiateur, eurent en M. Edmond Le Blant un patient continuateur, en même temps que nos antiquités nationales, celles de la Gaule romaine trouvaient en lui un ardent défenseur. M. Edmond Le Blant, élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres au mois de novembre 1867, fut nommé directeur de l’École française de Rome de 1883 à 1889. M. Le Blant laisse de nombreux ouvrages parmi lesquels: Inscriptions chrétiennes de la Gaule antérieures au huitième siècle; Manuel d’épigraphie chrétienne ; Mémoire sur les bourreaux du Christ et surtout les Sarcophages Chrétiens de la Gaule, publication qui lui avait valu une juste réputation dans le monde savant. » (Chronique des arts et de la curiosité, 1897.)

Caveau familial à Luzarches où reposent entre autres Edmond-Frédéric Le Blant, ses trois filles et son beau-fils Adhémar Esmein.

Deux sites très documentés vous en diront plus au sujet d’Edmond Frédéric Le Blant

Notice sur la vie et les travaux de Edmond-Frédéric Le Blant, par Henri Wallon. Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, année 1900.

Edmond Le Blant et son mandat de directeur de l’École française de Rome (28 décembre 1882-30 novembre 1888) par Jean Guyon.