Le grand-père du réalisateur Philippe de Broca
Né au Havre en 1868 d’un père officier de marine sévère et inventeur à ses heures. Élève de Luc-Olivier Merson et des Beaux-Arts, sociétaire de la Société des artistes français, Alexis de Broca réussit toute sa vie à vivre de son art. Il obtient une médaille d’argent au Salon des artistes français de 1922.
Fantaisiste, il vivait à Nantes et sur la côte bretonne durant la belle saison, parcourant l’Afrique du Nord, l’Espagne et l’Italie durant la mauvaise ; il en revenait avec des tableaux : des paysages, des scènes de la vie quotidienne ; l’orientalisme étant à la mode, ces tableaux se vendaient très bien lors de ces expositions en France. Il avait été reçu à la cour de la reine Ravanalo à Madagascar, chez le roi du Maroc, chez le maréchal Lyautey, chez le bey de Tunis et en dehors des portraits de ces grandes figures du colonialisme, il en revenait avec des récits qui ravissaient ses petits-enfants et avec mille objets dignes des milles et une nuit. Sa maison de Nantes possédait une pièce de très grande surface sur 8 m de hauteur entièrement meublée à l’arabe.
Dessinateur dans de nombreux titres de presse tels Le Phare de la Loire, il est connu, en particulier, pour ses dessins pour la marque LU.
Alexis De Broca meurt à Nantes le 10 novembre 1948.
Le 5 mai 1928, Julien Le Blant écrit au peintre Alexis Vollon [1865-1940] pour lui recommander se soutenir son ami De Broca:
Voulez-vous intéresser à mon ami de Broca. C’est un vieux lutteur habitant Nantes, vivant de son pinceau, et ses compatriotes l’estimeraient beaucoup plus s’il était H.C. [Hors Concours]. C’est comme ça et c’est ridicule. Il a eu déjà des voix, si vous pouvez sans vous mépriser joindre la vôtre à celles là, vous ferez bien grand plaisir au vieux Julien Le Blant qui vous adresse ses meilleurs souvenirs.